Psykup par Shen 2 le 20-03-2008
Troisième galette pour les toulousains de Psykup. Ils ont bien grandi les minots et font aujourd’hui parti du patrimoine metal national de ces dernières années. Rencontre avec Ju, guitariste/vocaliste du groupe.
Pourquoi avoir baptisé votre nouvel album : We love you all ?
C'est le côté cynique de Psykup ! L'album parlant entre autres de téléchargement et de Peer to Peer, nous signifions au public que nous l'aimons et le remercions d'être là. C'est quand même un double album avec un Dvd live et un docu en bonus, on est donc généreux sur le coup ! Mais en même temps, nous envoyons une pique aux internautes abusifs qui n'achètent pas d’albums. C’est ce qui nous tue à petit feu. Et c'est aussi un doigt d'honneur à nos détracteurs !
Pourquoi avoir fait un double album ?
Nous écrivons toujours de très longs morceaux (la plupart font 10 mn), et nous nous sommes retrouvés au final avec quasiment une heure et demie de tracklisting, donc pour préserver le côté digeste de cet opus, nous avons scindé le tout en deux.
Quels sont les changements notables par rapports aux précédents Lp du groupe ?
Cet album est totalement décomplexé et intègre, avec beaucoup de nouveaux styles ajouter à notre répertoire métal (drum’n’bass, swing, bossa, salsa, musique expérimentale lorgnant vers la B.O.F....). Il y a même un titre hip-hop avec les membres de Khod Breaker et un morceau interactif qui implique directement l'auditeur (je vous laisse le découvrir).
Comment définiriez-vous cet album ?
Je dirais qu'il marque une grande étape dans la vie du groupe car il enfonce le clou et impose notre style décalé. C'est du métal expérimental, sans limites.
Comment s’est passé l’enregistrement et avec qui avez-vous travaillé ?
Nous avons décidé de tout faire nous-mêmes cette fois-ci, par souci d'économie et pour conserver la complète maîtrise de notre travail. Notre guitariste Vidda et notre technicien son Olive ont uni leurs forces pour l'enregistrer (mis à part les prises batterie qui ont été réalisées par Yannick Tournier, notre ancien guitariste) et le mixer.
Quelles ont été les principales difficultés de cet enregistrement ?
Le temps ! C'est toujours le souci majeur pour un groupe en studio je pense, outre l'argent. Nous aurions aimé avoir plus de temps de mixage, car nous sommes très perfectionnistes. Mais au final, nous sommes très satisfaits du résultat.
Y a-t-il des personnes avec qui vous auriez aimé travailler sur We love you all ? Et dans l’avenir ?
Sur cet album là nous sommes très heureux d'avoir bossé avec Khod Breaker, qui sont d'excellents rappeurs du coin. Et pour la suite, je rêverais personnellement de pouvoir un jour travailler avec Devin Townsend, qui est un modèle pour moi, il fait de la production et du mixage.
Comment se passe la composition dans le groupe ? Qui écrit, qui compose, qui arrange ?
J'écris les riffs de guitare et les structures en amont, et je propose mon travail aux autres. Nous bossons ensemble, chacun apporte sa touche personnelle en accord avec mon idée de départ, et nous posons ensuite les deux voix avec mon collègue de micro Milka.
Votre musique est très riche en influence. Quel groupe selon vous pourrait être votre alter ego, artistiquement parlant ? Et pour quelles raisons ?
J'espère aucun groupe ! Nous nous sentons différents, à part dans ce milieu, mais nous nous sentons proches de la démarche artistique de groupes comme Gojira ou The Ocean, qui essayent d'apporter un regard neuf sur le métal.
Vous avez tous des projets parallèles. Certains sont devenus aussi importants dans le paysage musical que Psykup lui-même. Comment gérez-vous ces différentes vies musicales ? Et n’avez-vous pas peur que certains side-projects prennent de plus en plus de place au détriment de Psykup ?
Nous agendas doivent être très à jour en permanence ! Il suffit de bien s'organiser, et de prendre du plaisir surtout. Nous avons besoin je pense de nous diversifier et d'être en perpétuelle ébullition artistique. Les périodes de compo et de tournées sont très définies, donc aucun risque qu'un groupe prenne le pas sur l'autre. Chacun a sa période d'actualité.
Trois albums au compteur, et déjà 13 années d'existence. Quel regard portez-vous sur le travail et le parcours de Pyskup ?
Je suis personnellement fier de ce que nous avons accompli. Nous avons toujours foi en notre musique et la niaque sur scène, c'est ce qui compte le plus. Et nous sommes en perpétuelle évolution, ce qui est important.
Des regrets sur ces années ?
Certaines erreurs dans nos choix, au niveau compo ou mixage, mais pas grand chose en fait.
Votre meilleur souvenir ? Le pire ?
Le meilleur, je dirais pour ma part la première partie de Soulfly, qui nous a lancés à l'époque, la première date toulousaine du Temps de la réflexion, la première partie de -M- aussi au Summer… Il y en a plein ! Le pire ? Une date horrible avec Delicatessen et Sidilarsen où nous avions joué dans une sorte de camping pourri sur une scène constituée par deux camions ! Atroce…
Des projets ?
Continuer à pouvoir sortir des albums ! Les gens doivent acheter nos CDS s’ils veulent pouvoir continuer à nous écouter ! Sinon bien sûr, faire avancer et pérenniser tous nos groupes, Psykup, mais aussi Manimal, Agora Fidelio, Simone Choule, My Own Private Alaska, Nabass, Selam…
Vous vous voyez ou dans 15 ans ?
Pour ma part je me vois bien crooner de jazz (c'est un vieux rêve !) mais j'espère pouvoir continuer tous mes groupes de métal même avec 15 ans de plus dans l'aile !
Plus d'infos sur: www.myspace.com/psykup
Photos (Cliquez dessus pour les agrandir)
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