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Leeroy
par Djinax le 15-11-2007

Leeroy a quitté l'aventure Saïan Supa Crew pour se consacrer à sa carrière solo et voici qu'il débarque avec "Open Bar" son premier album. On sent beaucoup d'influences, Leeroy nous en parle.



On va commencer par tes influences, quelles sont elles ?

J’écoute beaucoup de reggae, du rock de plus en plus, du hip hop forcément, ce qui se fait aussi en chanson française, également des choses comme des pseudos mélanges où il n’y a pas forcément d’étiquettes musicales comme Gnarls Barkley, Gorillaz, le travail de Mark Ronson, tout ce que fait Damon Albarn avec The Good, The Bad and The Queen. Je suis porté un peu là-dessus, donc j’essaye de retranscrire toutes ces énergies dans ma musique et c’est ce qu’on essayait déjà de faire avec le Saïan. On fait du hip hop, c’est donc le mouvement qui se prête vraiment au mélange et à pleins d’expérimentations, d’autant plus que j’essaye de fouiner dans tout ce qu’on n’a pas fait avec le Saïan. Voila un peu de quoi je me nourris, ce que j’écoute et ce que je kiffe c’est un peu tout ça.


Tu t’es fait connaître avec le Saïan Supa Crew et là tu as arrêté. C’est vraiment pour te consacrer à ta carrière solo où vous n’aviez plus les mêmes motivations ?

C’est un mélange de tout ça, je ne m’entendais plus avec les autres sur pas mal de points artistiques et « juridiques » car on voulait vraiment se prendre en mains mais on n’était pas d’accord sur plusieurs choses. Et puis humainement ce n’était plus trop ça donc j’ai préféré partir, le cœur n’y était plus. Donc voila, je sors mon premier album solo, il y a eu quelques escapades avant, 2 mixtapes « 1er » et « 2ème coup de massue » puis il y a eu « Bollywood Trip » où je me suis amusé à remixer les musiques de film indien, donc c’est l’univers Bollywood à ma sauce.


Justement Bollywood, c’était vraiment un trip ou tu avais été influencé par cette musique quelque part ?

En fait, on bossait avec un mec qui avait un catalogue de musiques indiennes, qui est éditeur de musiques super connues en plus, et les cds sont arrivés un jour sur ma table car on a un label. J’écoute ça et il me dit, vas y, faisant ce que tu veux, si tu veux sampler pour te faire un morceau, tu te sers. Et je suis tombé amoureux de cette musique, alors que j’avais un peu comme tout le monde des clichés dessus mais au final non, c’est super riche, il y a des morceaux carrément funk, des choses plus traditionnelles avec des tablas, ou alors des choses raggamuffinesques. J’ai vraiment été surpris par la variété de cet univers musical, donc je me suis dis que j’allais le reprendre à ma sauce. Voila et tout ça, c’est ce qui permet au final de faire un album qui se nomme « Open Bar » et qui ressemble à ce qu’il est maintenant, nourri de tous ses petits exercices, de cette petite gymnastique avec les mixtapes, Bollywood Trip, des freestyles, et c’était nécessaire.


Justement tu es impressionnant ; en 2 ans, tu as été super productif entre tes projets solos, Explicit Samouraï et Saïan Supa Crew.

Il faut, j’ai envie de te dire, sans dénigrer ce que j’ai fait avant, je ne renierais jamais l’aventure Saïan, au contraire je la porte haut, mais j’ai l’impression que je n’ai pas assez travaillé pendant ces années là, ou alors trop concentré sur le Saïan, ou sur les concerts vu qu’on en a fait des milliards, 12 milliards d’ailleurs (rires). Donc j’essaye de rattraper le temps, et puis beaucoup de choses aussi, on a monté il y a 3 ans un label avec 3 amis qui s’appelle Aktarus et moi je m’occupe du coté artistique. Donc maintenant, on ne se prive pas dès qu’on a une idée, on la sort, que ce soit un album ou une mixtape, c’est ça qui est gratifiant.


Pour revenir au Saïan, tu sais s’il y a un autre album de prévu? Et en ce qui concerne Explicit Samouraï ?

Pour Explicit Samouraï, non ça a été avorté après le seul album qui est devenu collector (rires), Specta a repris les projets Toxic Tv et je sais qu’il est à fond dedans. Et pour Saïan, je sais aux dernières nouvelles que chacun prépare ses projets solos donc je ne sais pas si le Saïan existe encore.


Sur ton 1er album « Open Bar » que tu viens de sortir, tu as produit plus de la moitié des titres. Qui s’est occupé des autres ?

Avec Alsoprodby on s’est partagé le travail ; c’est celui qui avait réalisé quasiment toutes les instrus sur « KLR » le premier album de Saïan, il a bossé avec Sandy Cossett, Oxmo Puccino… C’est tout simplement un génie de la musique et il a également un collectif de réalisateurs qui se nomme les filmistes (www.lesfilmistes.com) car il fait aussi de la vidéo et je m’amuse souvent à participer à leurs courts métrages.


Ton « Megamix » montre bien la variété de styles, et il est très bien fait. Tu en avais l’idée depuis longtemps ?

Merci, c’est moi qui l’ai fait et j’ai fait tout ça à la maison. Je ne sais plus avec qui on a eu l’idée de faire un teaser mais c’était pour dire voila l’album ce sera ça, en attendant qu’il soit fini, car pour le coup les morceaux n’étaient même pas mixés. On a mis ce teaser en ligne pour donner l’eau à la bouche. Maintenant on fait tout à la maison, on a quasiment faites toutes les prises de voix chez moi, entre mon fils qui court (rires).


Et tu as mis combien de temps pour le faire ?

C’est variable en fait, on ne sait pas vraiment, on va dire 6 mois car ça été entrecoupé de la fin des tournées Saïan, car on a sorti le Dvd donc il y a eu de la promo.


Tu as également remixé « Antisocial » et de belle manière d’ailleurs.

Carrément, j’étais d’ailleurs hier soir avec Bernie Bonvoisin de Trust et on était en train de plancher sur le clip car ça me faisait vraiment plaisir qu’il le réalise.


C’est bon ça

Oueh c’est la classe, tu ne trouves pas que je me la pète un peu depuis hier (rires)


Un peu oueh j’avoue (rires)… Et je pense que ça t’a bien influencé dans ta jeunesse ?

C’est ma sœur qui écoutait Trust, elle écoutait beaucoup de choses, c’est elle aussi qui m’a fait découvrir le rap. A l’époque, en bas de chez moi, j’avais l’annexe de la bibliothèque municipale et elle faisait aussi discothèque. C’était les débuts des cds donc on pouvait récupérer pas mal de choses comme le premier album de Public Enemy, NWA, Ice T, Ice Cube… Ma sœur écoutait aussi du rock comme Anthrax et Trust. Donc reprendre ce morceau emblématique des années 80, ça me faisait marrer. J’ai eu l’idée il y a un peu plus d’un an maintenant mais j’étais sur que quelqu’un allait le remixer avant moi, donc il fallait vite que je le sorte. Au début je l’avais juste samplé, et au final j’ai connu un groupe de rock parisien qui s’appelle Gush, qui m’avait accompagné sur scène 2 ou 3 fois, au passage ce sont vraiment des fous, je vous conseille d’aller voir (www.myspace.com/wearegush). Donc ils ont rejoué Antisocial et on l’a enregistré en version live. Ils m’accompagnent également sur le refrain de Comin’ Out.


Quels sont les thèmes abordés dans ce disque ?

C’est un petit peu un mélange de comment je perçois un album, tu pousses des coups de cœur, des coups de gueule, tu as des morceaux plus légers, certains ont un caractère jovial, positif et énergique. Donc les thèmes sont assez simples, je me suis barré dans des concepts où je parle de Coming Out, pour ceux qui ne savent pas, c’est quand tu annonces à ta famille et à tes amis que tu es homo. Et j’ai pris le contre-pied, ça me faisait marrer d’annoncer à tout le monde que je suis hétéro. « Y’a des jours » est un morceau carrément blues, où c’est un lendemain de cuite, étant un festif de base (rires), je pense que ça parle à tout le monde quand le dimanche tu te réveilles et tu ne sais plus ce qui s’est passé la veille, t’as mal à la tête… je trouvais que ce caractère blues pouvait raconter cet état physique. Il y a « Antosocial » de Trust que je voulais vraiment reprendre pour me l’accaparer, faire vraiment une version à ma sauce pour dire tout simplement que rien n’a changé depuis la création du morceau dans les années 80. Ce fossé qui s’est creusé entre les 2 classes car il n’y en a que 2 pour moi, entre la bourgeoisie et les autres a empiré et s’est agrandi, donc ça restait cohérent pour moi de le faire. Il y a des chansons comme « Open Bar » et « Hey yo » qui sont festives, un morceau comme « Petits travers » qui musicalement est assez electro et qui se rapproche de l’univers de Mr Oizo où j’ai tout simplement dressé une liste de défauts, mais les vrais qui parlent à tout le monde comme ta crotte de nez que tu fous n’importe où, quand tu pisses sous la douche…Je voulais dire non je ne suis pas un mec bien. Ce morceau m’est venu car tout le monde veut paraître pour un mec bien à travers différents actes alors qu’au fond, on est tous un peu hypocrites donc je voulais montrer tous ces petits travers. Donc mon album, c’est plein d’images, je voulais qu’il reste frais et spontané, on l’a fait assez rapidement, je ne me suis pas trop attardé sur les arrangements ou sur les riffs. A la fin de la conception de l’album, on voyait déjà un peu les défauts mais je pense qu’ils sont nécessaires sur un premier disque. Sur le 2ème album, il n’y aura pas les mêmes erreurs mais peut-être qu’il y en aura d’autres.


Au niveau des featuring, qui as tu invité ? Et un petit mot sur votre rencontre avec Idir?

On retrouve à 2 reprises Féfé du Saïan, notamment sur le morceau d’Idir et on a eu la chance de pouvoir le récupérer pour mon album car ce n’était pas prévu à la base. C’était une pure rencontre, mes parents l’aiment depuis longtemps, j’ai grandi en écoutant Idir et la musique arabe. Il est même venu me rejoindre sur scène au Nouveau Casino, c’était irréel. Au niveau de la rencontre, c’est lui qui nous a contacté à l’élaboration de son album car il avait envie de collaborer avec la nouvelle génération des musiques urbaines. On est donc venu avec Féfé pour ce morceau, je l’aime beaucoup, je trouve qu’il y a vraiment quelque chose de fort. En featuring, il y a Zakia, une chanteuse qui m’accompagne sur pas mal de morceaux, elle fait des cœurs et elle fait également le refrain de « Home sweet home » qui est une chanson écrite par Sandy Cossett et l’instru est de Alsoprodby. On retrouve donc Gush et également Molécule qui est un artiste du label Aktarus qui m’accompagne sur « Lucile », un morceau guitare voix.


Et en live Leeroy, ça donne quoi ? J’ai entendu dire que tu étais accompagné ?

Je tourne avec Dj Karve et de plus en plus avec une formation qui s’appelle Control club, c’est un groupe pop rock où il y a notamment le batteur et le guitariste de AS Dragon. Donc la formation, c’est guitare, basse, batterie, clavier et Dj. Là aussi, pour moi il faut amener du renouveau et ça passe par la scène, faire un disque, ce n’est pas qu’écrire des chansons, il faut aller montrer ce que ça donne et l’offrir aux gens pour qu’ils s’accaparent tes chansons. Depuis des années et forcément depuis le Saïan, la scène reste pour moi un domaine où il faut vraiment marquer le coup, je pense que c’est la base. Je peux comprendre des gens pour qui ce n’est pas leur truc mais la musique et surtout le hip hop vivent par le public et donc par la scène.


J’ai vu également que tu as fait des petits essais en tant qu’acteur.

Oui, il y a eu une escapade avec « Poltergay », un film réalisé par Eric Lavaine avec Clovis Cornillac et Julie Depardieu où je n’avais que 4 répliques mais c’était une belle expérience. Et puis j’ai fait des courts métrages, je te parlais des filmistes, mais il y en a un autre qui s’appelle « Bollywoogie » réalisé par Biggs avec Stomy notamment et là c’était un pur délire absurde, c’est pour ça que je l’ai fait. J’aimerais de plus en plus me pencher vers la comédie, mais c’est pareil, il faut du travail, je n’ai pas envie de me pointer et que ce soit nul ou que ça en corresponde pas.


Parle nous de ton engagement au coté d’Amnesty International et de la compilation « Make Some Noise ».

Amnesty International ma contacté pour faire la musique sur un de leur spot qui se nomme « Terror Airlines » et que l’on peut toujours retrouver sur le net. Un film va d’ailleurs sortir à ce sujet qui traite du travail « occulte » de la CIA car ils réquisitionnent des avions de ligne pour enlever arbitrairement et pour questionner, voir torturer des personnes dans le monde. Après ça, ils m’ont parlé du projet « Make some Noise » où des groupes internationaux ont repris des morceaux de John Lennon qui a cédé ses droits par l’intermédiaire de Yoko Ono. J’ai donc était invité à le faire aux cotés de Youssou N'dour, Duran Duran, U2… et j’ai repris « Bless you ». Quand l’action est bonne et qu’on est dispo, il faut faire quelque chose. J’ai appris à connaître ces gens là et à les voir en action, tu dis juste bravo. Ce qui m’a également plus, c’est que le projet est moderne, quand tu écoutes les reprises ce n’est pas gnan gnan.


Dernièrement, quels sont les albums qui t’ont marqué ?

Je dirais MIA, Dizzee Rascal, Mark Ronson, j’attend avec impatience le prochain Gnarls Barkley car le premier m’a mis une claque, les 2 Gorillaz, Amy Winehouse et les derniers Jay-Z et Busta Rhymes.


Et sur scène ?

En live, c’était il y a quelques temps mais Busta Rhymes au Zenith de Paris, c’était le meilleur concert de ma vie en rap, c’était hallucinant. Et je vais te dire Morgan Heritage aussi en reggae à l’Elysée Montmartre, c’était fabuleux.

Plus d'infos sur: www.leeroy.fr

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