Comment ne pas tomber sous le charme de ce guitariste/poète africain depuis la sortie de son premier album Blufunk is a fact en 1991 ? A mi-chemin entre Ben Harper et Mark Curry, Keziah Jones est devenu aujourd'hui bien plus qu'un simple musicien. C'est une véritable référence pour de nombreux artistes dans le monde entier. Aussi à l'aise avec une guitare qu'un buveur de bière dans une distillerie Guinness, Keziah Jones impose son style sans vraiment le vouloir. Il joue, tout simplement. Mais on a beau regarder tout autour de nous, on se rend vite compte qu'il n'a pas son pareil dans le monde de la musique. C'est vrai qu'on a tôt fait de le cataloguer à côté de ses confrères Ben Harper ou Mark Curry, même moi je le fait... Mais c'est avant tout pour définir le côté humain, poétique et gracieux d'un bonhomme seul avec sa guitare. Bien sûr, en concert et sur l'album, le bonhomme est entouré d'un vrai groupe, mais il arrive très souvent qu'on le croise par-ci, par-là en train de jouer dans la rue ou après un concert dans un petit bar. Peu importe... Avec Black Orpheus, Mister Jones nous livre une fois encore un condensé de bonheur sur sillon ou s'entrechoque une multitude de culture brassée par un groove brillamment orchestré. L'esprit chanson funk prédomine, et tout semble si simple et parfait, que ça en devient presque gênant quand en plus d'être chroniqueur on est également musicien. Dans ce genre de situation, on se dit qu'on a encore beaucoup de choses à apprendre et à comprendre pour obtenir une tel facilité de création. Keziah Jones est un artiste au sens propre du terme. Il ne recherche ni gloire, ni money... juste la pureté du moment, la magie de l'instant, l'essence... Une invitation au voyage comme peu de compositeur savent offrir. Un album à posséder absolument.

Tracklist
01. Afrosurealism for the ladies
02. Kpafuca
03. Femiliarise
04. Wet questions
05. Neptune
06. 72 kilos
07. All praises
08. Beautiful Emilie
09. Sadness is...
10. Autumn Moon
11. Black Orpheus
12. Orin O'Lomi