Je me souviendrais toujours de cette fin de printemps 1994 / 1995 dans une petite bourgade près de Toulouse où j'ai vu pour la première fois sur scène les toulousains de Punish Yourself dans le cadre d'un petit festival. C'était mauvais. Très mauvais, même. Et je me souviendrais toujours de ce que j'ai dit avec l'aplomb du mec qui s'y connaît (un peu comme le batteur Pete Best au début des 60's qui a décidé de quitter les Beatles en pensant que le groupe n'irait pas loin) : "si cette merde là, ça marche un jour, je veux bien me bouffer les couilles !".
… et autant vous dire que depuis quelques années, je mange mes couilles à toutes les sauces : en apéro, en salade (avec de la vinaigrette), en fricassée, en soupe et même en glace pour le dessert !

En effet, les peinturlurés de Punish Yourself défouraillent tout sur leur passage depuis le bien nommé "Sexplosive Locomotive" en 2004, si bien que le groupe est de tous les combats (le chanteur Vx tient le haut du pavé avec Le Bal Des Enragés) et s'est imposé comme LA référence indus française (même les allemands de Oomph ! se sont inspirés de leur visuel pour se donner une nouvelle jeunesse…).
Bref, après un "Pink Panther Party" et un "Punish Yourself Vs Sonic Area : Phenomedia" pas piqués des vers, les toulousains sont de retour avec "Holiday In Guadalajara" ! Joie !

Et devinez quoi ? Après l'intro "Bienvenido Al Estado Libre Y Reunido De Mexxxas", "Holiday In Guadalajara" semble reprendre la même trame incisive que "Pink Panther Party" en y rajoutant des touches d'électro super bien foutues qui prennent pas mal d'ampleur au côté de l'univers indus et des approches rock n' roll craspecs teintées de punk.
Punish Yourself ne fait donc pas dans la dentelle avec ce nouvel album, mais nous montre une facette dancefloor de drogués plutôt bien maîtrisée qui donne pas mal de relief et une accroche indéniable à l'ensemble ("All You Zombies", "Spider 375 Necromancers", "Nation To Nation"…). Attention ! N'allez surtout pas croire que les toulousains font de la dance façon Haddaway, 2Unlimited ou Confetti's, hein ? Non, nos amis peinturlurés développent des trames dancefloor / electro à la sauce malsaine qui colle à merveille à l'univers déjanté du groupe, le tout avec des rythmiques brutes qui donnent envie de se la donner en buvant de la vodka et en s'enfonçant des aiguilles dans le creux des bras ("Behold The Jaguar Christ", "She Buys Me Drugs"…).

Ceci étant, "Holiday In Guadalajara" ne se contente pas de régurgiter du Punish Yourself pur jus, formaté et prédigéré. Loin de là.
Ainsi, même si on reconnaît à mille lieues l'identité du groupe et la patte de Vx69, Miss Z, P-Rlox et Xav dans les compositions, la formation de la ville rose n'hésitera pas à sortir des sentiers battus entre deux interludes issues de série B mexicaines des 60's, à l'image de ce "Gunslinger" ô combien étrange avec ses nappes d'harmonica, mais sacrément bon ! Encore une fois, l'esprit inclassable du combo se pose comme l'une des pierres angulaires de ce disque haut en couleur sous des dessous ultra frontaux ("All You Zombies", "Companeros De La Santa Muerte"). Les fans ne seront pas déçus et nul doute qu'"Holiday In Guadalajara" ne ratisse de nouvelles ouailles…
Bref, ce nouvel album est pétri de tout ce qu'on aime chez Punish Yourself : c'est rentre dedans, c'est décalé, malsain, primaire (primitif ?) et c'est la B.O. idéale d'une vie d'excès de décadence !

Bon allez je vous laisse, il me reste encore une assiette de couilles à finir…


Tracklist
1. Bienvenido Al Estado Libre Y Reunido De Mexxxas
2. All You Zombies
3. Nation To Nation
4. William Seward's Got A Gun, 1951
5. Spiders 375 Necromancers
6. Companeros De La Santa Muerte
7. She Buys Me Drugs
8. Abajo / Bajada
9. La Reina De Agujas, Santissima Muerte En Su Traje De Carne Y Sangre
10. Gunslinger
11. Becomes The Next Sun
12. Behold The Jaguar Christ
13. Nagual Blues