Agora Fidelio - Les Illusions dune Route Bagdad Sorti le 14-02-2012 - chroniqué le 20-08-2012 par Olga
Petit rappel des faits : après quelques années de silence et des projets en pagaille (My Own Private Alaska, Naïve, Akira & The Airborne Particles…), les membres d'Agora Fidelio (en compagnie de l’ex Psykup, Pelo à la basse suite au départ d'Akira) se sont remis au travail afin de plancher sur un concept album de 18 titres, intitulé "Les Illusions D'Une Route", qui sera divisé en 3 volets de 6 titres : "Barcelone", "Bagdad" et "Belfast".
Après le premier pan de cette trilogie, "Les Illusions D'Une Route - Barcelone" ô combien intéressant sorti le 21 septembre 2010, voilà que les Toulousains récidivent avec "Les Illusions D'Une Route - Bagdad"…
Après la pluie…
Bagdad. Après l'euphorie bouillonnante et le tourbillonnement des sentiments de Barcelone, Agora Fidelio fait escale dans une capitale irakienne en pleine reconstruction, après les ravages meurtriers qu'elle a subis. Le thème du second volet des "Illusions D'Une Route" sera cette fois-ci l'après-guerre, et nul doute que personne n'en sortira indemne…
C'est "Drapeau Blanc" qui a la charge de lancer les hostilités de ce second volet. D'entrée de jeu, ce morceau calme, avec un chant souvent parlé tranche net avec les compositions racées de "Barcelone" et annonce d'ores et déjà un univers plus froid, plus cru voire même dépouillé. On sent que Bagdad cherche à renaître de ses cendres et que la convalescence va être difficile.
"Chaos Debout" va d'ailleurs mettre en exergue ce sentiment en utilisant volontairement une approche artistique assez simple avec des riffs eux-mêmes assez convenus…
Un manque d'inspiration de la part d'Agora Fidelio ?
Que nenni, les amis ! Les Toulousains restent parfaitement cohérents dans leur démarche. Ainsi, il ne faut pas perdre de vue qu'on se trouve ici en plein milieu d'un concept qui englobe trois albums ! Et contrairement à "Barcelone", l'univers de "Bagdad" nous renvoie à une ville en pleine restructuration. C'est pourquoi, les deux premiers titres du disque ne semblent pas être la hauteur face à ceux de l'effort précédent, mais ils symbolisent à eux seuls, la lente résurrection d'un monde qui se cherche (il n'y a qu'à écouter les paroles de "Chaos Debout" pour s'en rendre compte : "premier round : la décision est lancée, j'ai fait le choix d'avancer…").
C'est pourquoi aussi on peut y trouver de la nouveauté avec ce chant anglais sur "Drapeau Blanc", qui nous rappelle irrémédiablement My Own Private Alaska, l'autre projet de Milka. Mais à y regarder de plus près, on va vite s'apercevoir que ce n'est qu'une simple impression.
En effet, Agora Fidelio garde toujours sa propre identité musicale et met sa musique au service de son concept, et non l'inverse.
Une lente convalescence
Petit à petit, les morceaux de l'album vont gagner en ampleur et prendre pas mal de relief : Bagdad se relève, Bagdad se bat ("Le Sens Du Vent", "Par Mes Flèches"…), mais garde toujours en mémoire ses blessures et ses cicatrices. Le tour de force d'Agora Fidelio, c'est alors de retranscrire parfaitement l'ambivalence de cette ville tiraillée entre un passé destructeur ("C'est Une Guerre"…) et l'envie d'avancer ("Chaos Debout"…).
Ainsi, le groupe va distiller un son haut en couleur et d'une rare intensité au fil de structures superbement bien ficelées et de subtilités musicales qui font hérisser le poil.
Ajoutez à cela, le chant de Milka qui colle parfaitement à l'ensemble, et vous obtenez un disque qui prend aux tripes. Qui plus est, l'ami Baptiste (Aeria Micrososme) derrière les manettes, réalise lui aussi un sans faute en mettant en avant des arrangements ô combien travaillés et des partitions sans faille (le monstrueux "J'ai Vu").
En définitive, même s'il est indéniable que pris individuellement, "Bagdad" se situe un cran en dessous de la richesse musicale et de la recherche introspective de "Barcelone", il n'en est pas moins un excellent disque qui ravira les fans d'Agora Fidelio… et même les autres !
Ceci étant, c'est au regard de la trilogie toute entière que l'ensemble doit être appréhender. Ainsi, si "Barcelone" pouvait presque se suffire à lui-même, "Bagdad" lui, lui est directement rattaché et se place sans doute comme la base de ce que sera "Belfast". Après des écoutes acharnées des deux premiers volets, dire qu'on attend avec impatience la suite et la fin des "Illusions D'Une Route" est un doux euphémisme…
Tracklist 01. Drapeau Blanc
02. Chaos Debout
03. Par Mes Flèches
04. Le Sens Du Vent
05. C'est Une Guerre
06. J'ai Vu
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