Début mars, la nouvelle tombait comme un couperet : Thomas, le chanteur d'AqMe annonçait son départ officiel du groupe et son remplacement par Vincent (The Butcher's Rodeo), à peine une mois avant la sortie du sixième album, "Epithète, Dominion, Epithaphe" chez At(h)ome / Wagram !
Un véritable uppercut qui a mis les fans K.O. debout, alors que la machine AqMe semblait être parfaitement huilée depuis la sortie de l'excellent "En l'Honneur De Jupiter" en 2009 et que ce cette nouvelle offrande était attendue comme le messie par toute une horde d'aficionados…

Retour en force !

On avait déjà eu un petit aperçu de ce que pouvait donner "Epithète, Dominion, Epithaphe" via l'opener "Idiologie" sorti il y a quelques temps sur les plateformes musicales, afin de nous filer l'eau à la bouche et force est de constater que ça rendait plutôt bien…
Bon, disons-le tout net : ce sixième album est une pure réussite qui transforme l'essai de "En l'Honneur De Jupiter" mais en développant encore plus de la maturité dans le travail d'écriture d'AqMe ("Quel Que Soit Le Prométhéen (Ou Le Nihiliste)", "L'Empire Des Jours Semblables"…) et ses orientations musicales très rentre dedans ("La Dialectique Des Possédés", "Adieu !").
On sent que le combo a pris le temps de peaufiner ses compositions et les arrangements pour donner à "Epithète, Dominion, Epithaphe" une excellente dynamique.
Il est impossible de dire si on connaîtra un jour les vraies raisons du départ de Thomas d'AqMe, mais au moins on pourra se dire qu'il est parti en beauté du groupe en nous gratifiant d'une prestation vocale irréprochable ! En effet, l'homme va nous démontrer un vaste panel de son talent vocal sur cet album, aussi bien en chant hurlé qu'en chant clair ("Idiologie", "Quel Que Soit Le Prométhéen (Ou Le Nihiliste)", "Epithète, Dominion, Epithaphe", "La Dialectique Des Possédés"…).
De plus, Thomas jouera beaucoup avec les sonorités des mots afin de coller le plus possible aux ambiances assez sombres et révéler pas mal de poésie sur ce disque.
Chapeau, monsieur…

Un vent scandinave…

Mis en boîte par Magnus Lindberg (le batteur Cult Of Luna), force est de constater que "Epithète, Dominion, Epithaphe" possède un cachet indéniable et les sonorités typiques des prods scandinaves (d'ailleurs le dernier morceau "110.587" aurait pu sortir de la besace de Cult Of Luna…).
De ce fait, les embardées d'AqMe vers des teintes metalcore / death mélodique ("Luxe Assassin" ou bien "Marketing Armageddon") passent plutôt bien colle parfaitement à l'ambiance générale mis en lumière par l'ami Lindberg. Ce dit être la cinquième fois (en six disques) que les parisiens font appel à un producteur suédois, et le moins que l'on puisse c'est que ça s'avère encore une fois payant !
Il est à noter qu'AqMe se permettra même le luxe d'accueillir deux guests de luxe puisque l'increvable Stéphane Buriez de Loudblast ainsi que Junior Rodriguez de Darkness Dynamite viendront pousser la chansonnette sur un "My English Is Pretty Bad" totalement décomplexé…

En définitive, AqMe vient de nous sortir-là, une excellent album dans la droite lignée du précédent et qui se posera sans doute comme un disque charnière dans la carrière du groupe. Le quatuor enfonce brillamment le sombre clou qu’il a avait commencé à planter il y trois ans sur "En l'Honneur De Jupiter", et nous dévoile un univers inspiré, plein de maturité et ô combien attractif.
Mais le plus dur reste maintenant à faire : défendre "Epithète, Dominion, Epithate" en live avec Vincent qui n'a pas participé à la gestation du disque et (re)conquérir un public qu'on devine orphelin.
Un coup dur ? Oui et non, car AqMe n'a jamais été aussi fort et impérial que dans l'adversité…

Tracklist
01. Idiologie
02. Quel Que Soit Le Prométhéen (Ou Le Nihiliste)
03. Epithète, Dominion, Epithaphe
04. Luxe Assassin
05. L'Empire Des Jours Semblables
06. Adieu !
07. My English Is Pretty Bad
08. Marketing Armageddon
09. Plus Tard Vs Trop Tard
10. La Dialectique Des Possédés
11. 110.587