Holding Sand - On Sleepless Nights Sorti le 06-04-2010 - chroniqué le 27-09-2010 par Olga
Formé il y a seulement 3 ans, Holding Sand nous vient de Tours et distille un émocore à la sauce ricaine plutôt bien ficelé. Après un premier EP en 2008 salué par la critique spécialisée du genre, le groupe revient en force 2 ans plus tard, avec un deuxième maxi sous le bras, "On Sleepless Nights" afin d'enfoncer le clou.
Qui a dit de l'émocore était mort et enterré ?
Déjà vu ?
Sans surprise donc, Holding Sand va mettre en place des compositions assez classiques (convenues ?) en utilisant toutes les trames émocore connues : arpèges / riffs rentre dedans, chant hurlée / mélodique, passages énervés / calmes etc., le tout avec un chant qui ressemble à s'y méprendre à celui de Matthew Davies de Funeral For A Friend.
A l'ouest, rien de nouveau ? Non rien.
Cependant, Holding Sand vient de prouver par là-même qu'il a su reprendre à son compte tout un pan de l'émocore et qu'il a tout compris au genre. Or, s'il est clair que le groupe ne cherche pas à se démarquer à tout prix des valeurs sûres du genre, il les marque plutôt bien à la culotte ! Une manière intelligente de suivre le peloton de tête sans se faire distancer…
Vous l'aurez compris, Holding Sand ne va pas repousser les limites de l'émocore en nous présentant des compositions d'une originalité sans borne. Non, ce n'est pas le but ici. "On Sleepless Nights" s'avère être en premier lieu, une carte de visite – bien construite, bien ficelée, bien produite aussi bien dans le fond que dans la forme avec un superbe digipack – afin de se faire connaître et de s'ouvrir quelques portes : inutile donc de prendre des risques avec des compositions plus audacieuses pour s'engouffrer dans un sillon comme celui de l'émocore ("On Sleepless Nights", "Shooting Stars").
Une bonne digestion…
Et même si on ressent parfois les influences de Glassjaw, Funeral For A Friend ou bien Thrice & compagnie, il faut bien avouer qu'Holding Sand a su digérer tous ces apports et que son identité musicale encore balbutiante est en devenir ("Black Is The New Black").
De plus, l'excellente production signée par David Potvin (Lyzanxia), va permettre à Holding Sand de se payer le luxe d'un son énorme afin de donner du relief à l'ensemble et d'équilibrer les morceaux ("Black Is The New Black", "What Eyes Betray"). Pour ne rien gâcher, David a su parfaitement capter les ambiances posées par le groupe afin de retranscrire parfaitement les aspects rageurs mais aussi mélodiques du quintet.
A partir de là, Holding Sand va dérouler ses brûlots émocore et laissait entrevoir un univers incisif et torturé plutôt bien foutu ("The Future Belongs To Heartless Whores").
En fin de compte, même si Holding Sand est (très) loin de nous surprendre avec son emocore façon US, force est de constater que les tourangeaux ont su mettre les petits plats dans les grands pour nous sortir un "On Sleepless Nights" de belle facture. Ça ne casse pas trois pattes à un canard sur le plan de l'originalité certes, mais Holding Sand s'impose comme un groupe solide avec une ligne artistique bien définie.
Les bases et la technique sont bien là; avec encore un peu plus de personnalité dans ses compositions, il est indéniable que la formation pourra aller chahuter sans problèmes les grandes pointures du genre…même outre-atlantique!
Wait and see, donc…
Tracklist 1. The Future Belongs To Heartless Whores
2. On Sleepless Nights
3. Black Is The New Black
4. What Eyes Betray
5. Shooting Stars
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