Furaya - Virescit Vulnere Virtus Sorti le 26-10-2009 - chroniqué le 26-10-2009 par Olga
En 2004, Furaya nous envoyait à la gueule un maxi éponyme de 6 titres. 6 coups de boule sans concession dans une veine hardcore hip-hop du plus bel effet. Puis pschiiiiit….plus trop de nouvelles du groupe depuis quelques temps...
Et bien, figurez vous que Furaya est de retour pour la rentrée avec un premier effort sous le bras, "Virescit, Vulnere, Virtus" qui devrait nous rappeler à son bon souvenir.
En cette fin de vacances, le groupe va nous donner encore un peu de Narbonne dans les oreilles…mais bien loin du camping de Narbonne Plage et de ses parties de boules arrosées au rosé tiédasse, du marché de Gruissan et de ses plages ventées ou des rosalies bariolées à 4 places de St Pierre La Mer !
Après pas loin de 5 ans de silence radio, Furaya est donc de retour. Et Furaya a des choses à dire…
…c’est donc après l’intro "Virescit" que le groupe va revenir en force avec "Encore La Rage" qui fait directement appel à "La Rage" sur le premier maxi. Une manière de dire qu'après toutes ces années, Furaya est toujours affamé et n'a pas changé. Et c'est vrai que "Virescit, Vulnere, Virtus" reste dans la même trame que le disque précédent.
Bien sûr, le groupe a quand même beaucoup évolué et gagné en maturité. Ainsi, les morceaux de ce skeud témoignent d'un très bon potentiel de composition et de pas mal d'expérience. C'est pourquoi Furaya va développer ses titres d'une manière quasi implacable et ménager ses effets pour un impact digne de ce nom ("A L'Ombre De La Croix", "Plaza De Mayo"). Et même si parfois, certains titres sont aussi fins que des vérins de levage dans leurs constructions, les narbonnais vont y dégager d'excellents plans accrocheurs pour capter l'attention de l'auditeur et chercher à se renouveler ("Œil Pour Œil" ou "Amnésique" qu'on retrouve sur le maxi éponyme de 2004). Difficile alors de résister aux brûlots pur jus de couilles proposés par Furaya et de ne pas se laisser aller à taper furieusement du pied (au risque d'une fracture ouverte du tibia)
Le groupe semble ainsi avoir mis à profit ces années de gestation avant "Virescit, Vulnere, Virtus" pour nous délivrer un produit de qualité et sincère jusqu'au bout des ongles.
Evoluant dans une musique à la croisée de pointures comme Tagada Jones, No One Is Innocent (période "La Peau"), Silmarils ou même Condkoï, Furaya va cependant arriver à dégager sa propre identité grâce à l'alternance du chant français typiquement hardcore et d'un flow hip-hop relativement fluide. Qui plus est, les narbonnais vont mettre en avant des textes acérés sur les problèmes sociaux et internationaux ("Le Meilleur Des Mondes", "Voyou Moderne", "Civis Pacem Parabellum" ou bien "Amnésique"), le tout ponctué de samples pour appuyer ses propos ("Œil Pour Œil", "Vulnere" pour lancer "Voyou Moderne"). L'écriture consciente et bien tournée et assez intelligente dans sa construction ("Lettre A Charles" sur l'évolution de la politique, notamment). C'est assez rare pour le noter.
Certes, on pourra toujours reprocher au groupe de taper un peu facilement sur tout ce qui bouge (un peu comme Tagada Jones, parfois) et d'utiliser un peu trop de samples pour enchaîner ses morceaux. Ok, c'est la mode en ce moment ce genre d'interludes (South Impact sur "Codex", Blindfolded sur "States Of Mind", Danforth etc.), mais parfois Furaya semble hésiter entre un côté trop sérieux et déconne sur les utilisations de ces artefacts là (les samples vont de "Jesus II – Le Retour" des Inconnus à des extraits de journaux télévisés sur les délocalisations d'entreprises, tout en passant sur une tirade mythique de Chuck Norris dans "Invasion USA" sur "Encore La Rage"). L'abus de samples serait donc dangereux pour la cohérence d'un album ?
Mais le moins que l'on puisse dire à l'écoute de "Virescit, Vulnere, Virtus" c'est que Furaya maîtrise son sujet de bout en bout et le fait vivre grâce à ses tripes ("Encore La Rage", "Œil Pour Œil", "Quantités Négligeables", "A L'Ombre De La Croix"…).
Et sur ce point là, on peut dire que les narbonnais sont plus que redoutables…
"Virescit, Vulnere, Virtus" transforme donc l'essai du premier maxi éponyme de 2004 et propulse même Furaya comme l'un des grandes découvertes de la rentrée. Ce premier album est une réussite et va se poser comme une carte de visite de luxe pour cette bande d'énervés issue de Narbonne. C'est bien légitime, en fin de compte.
Et comme le dit si bien le grand Chuck Norris sur "Virtus" : Je mets les pieds où j'veux Little John…et c'est souvent dans la gueule !". Et ben Furaya, c'est exactement pareil ! C'est dans taaaaaa guuuueeeeeeeeeuuuuuule !!
Tracklist 1. Virescit
2. Encore La Rage
3. Œil Pour Œil
4. Plaza De Mayo
5. Amnésique
6. Le Meilleur Des Mondes
7. Vulnere
8. Voyou Moderne
9. Civis Pacem Parabellum
10. A L'Ombre De La Croix
11. Lettre A Charles
12. Quantités Négligeables
13. Virtus
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