Marduk - Wormwood Sorti le 24-09-2009 - chroniqué le 28-09-2009 par Olga
En cette rentrée 2009, voilà que Marduk est de retour via Regain Records avec son "Wormwood" sous le bras. Ça fait pas mal de temps qu'on l'attendait cette suite de "Rom 5:12". En effet, entre les puristes qui regrettaient le départ de Legion et qui scandaient haut et fort que c'éééétaaaait mieux ââââvant et ceux qui regrettaient (aussi) le départ de Legion mais qui pensaient que "Rom 5:12" était le meilleur album du groupe depuis le terrible "Panzer", les discussions allaient bon train pour savoir quelle allait être la suite des opérations pour Marduk.
Dire que "Wormwood" était attendu comme les 4 cavaliers de l'apocalypse pour les uns et le messie pour les autres était un doux euphémisme.
Quoiqu'il en soit ce onzième album est là et il va encore faire couler beaucoup d'encre…
… car on sent dès l’opener "Nowhere, No-One, Nothing" que "Wormwood" va reprendre là où "Rom 5:12" s'est arrêté tant la suite s'avère logique. En effet, Marduk va construire son album sur les bases qu'il avait déjà posé dans l'album précédent et développer un black metal encore plus noir et massif qu'auparavant ("Funeral Dawn", "To Redirect Perdition"). Ainsi, même si les suédois ont baissé le tempo et blastent beaucoup moins qu'à la belle époque, ils réussissent à mettre en place une musique malsaine sans jamais se départir de ses propres racines ("This Fleshly Void", "Phosphorous Redeemer", "Into Utter Madness" ou même l'instrumental "Unclosing The Curse"). Et c'est d'ailleurs là tout le tour de force de Marduk qui va garder son esprit originel mais sensiblement évoluer musicalement vers quelque chose de plus canalisé. Voire même encadré. Et ce, quitte à perdre des fans en chemin. Mais ça, les suédois n'en n'ont cure, et depuis "Rom 5:12" le sillon d'un black métal plus racé a déjà été creusé, il est donc normal que le groupe s'engouffre dans cette brèche pour y développer de nouvelles facettes ("As A Garment").
Mais qu'on ne s'y trompe pas : Marduk reste une impressionnante machine de guerre qui peut causer de sérieux dégâts dans les pits. Il n'y a qu'à écouter les noirs brûlots que sont "Whorecrown" ou "Chorus Of Cracking Necks" pour s'en rendre compte…
Enregistré au Endarker Studios à Norrköping en Suède par le bassiste Magnus Devo Andersson (on est jamais si bien servi que par soi-même…), "Wormwood" est un album parfaitement équilibré qui capte à merveille les ambiances noires posées par Marduk.
C'est sûr, on ne peut pas dire qu'on a ici à faire aux vieux disques extrêmes de la belle époque au travers desquels Marduk cherchait à devenir "le groupe le plus blasphémateur du monde" mais force est de constater que le virage pris par le groupe est parfaitement maîtrisé car Marduk arrive à dispenser une aura malsaine dans ce "Wormwood" en privilégiant les ambiances et en ménageant ses effets ("As A Garment", "To Redirect Perdition", "Funeral Dawn") plutôt que de partir dans un bourrinage intensif et chiant (dans la même optique que Mayhem sur son "Ordo Ad Chao", pour faire une parallèle)
En effet, pour se sortir de la masse grouillante du black métal et pour se différencier ses nombreux imitateurs (adorateurs ?), Marduk a du apporter énormément de maturité à son style et ainsi devenir un peu plus sérieux dans ses démarches depuis quelques années. N'en déplaise aux gardiens du temple…
Ce qui peut-être vu comme un blasphème pour tous les die hard fans de la belle époque doit aussi être considéré comme une évolution nécessaire et vitale pour Marduk qui évite ainsi de dépérir dans ses propres oripeaux et d'être l'ombre de lui-même.
C'est un fait : il y a un avant et un après Legion. L'après Legion c'est depuis 2004 avec Daniel "Mortuus" Rosten. Et quoiqu'on puisse en dire, le nouveau vocaliste a été le pivot de l'évolution artistique pour Marduk et c'est grâce à ça que le quatuor continue à être l'un des fers de lance d'un black métal racé et couillu. "Wormwood" s'inscrit donc dans la droite lignée de "Rom 5:12" et lance une nouvelle ère pour Marduk.
Le groupe sera en tournée pour promouvoir cet album et vous pouvez compter sur Metal Sickness pour être aux avant-postes !
Tracklist 1. Nowhere, No-One, Nothing
2. Funeral Dawn
3. This Fleshly Void
4. Unclosing The Curse
5. Into Utter Madness
6. Phosphorous Redeemer
7. To Redirect Perdition
8. Whorecrown
9. Chorus Of Cracking Necks
10. As A Garment
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