Après la création d’un projet musical original (Sunka Abstract Orchestra) et l’apparition fin 2006 du très futuriste « Utopia & Terror », tiré de la compilation « Labrat audiochemical » du label Cristal Distorsion (chronique que vous pouvez retrouver dans les pages de yezzi !), Sunka nous revient avec en ligne de mire son premier album intitulé « Breakstorming ». La sortie de ce dernier est prévue en France le 02 mai 2007 (juin 2007 pour l’international). De prime abord son domaine de prédilection semble être l’électro, la drum & bass et le breakbeat, mais la richesse de son vécu musical et artistique ne le prédestine pas à rester cantonné à cet univers. Ecoutons de plus près son cas…

Ce brainstorming de breaks de 12 titres commence tout doucement par le titre « Faster », breakbeat aux basses tremblantes me rappelant un certain Mr Oizo. La mise en bouche est légitimement savourée mais ne laisse en rien présager quoi que ce soit sur la suite de cet opus.
Ainsi le second titre « WOW », morceau électro dance-floor qui dépote tout, correspond sans équivoque à l’onomatopée du même nom. Et le featuring du britannique Inja (aka MC Genius) et de son flow résolument hip-hop (aussi sur « Large amounts ») permet sans hésitation la comparaison à un Dizzee Rascal (UK) au mik ou un Alias (USA) aux consoles. De la pure bombe musicale qui fait bouger ton popotin !
A l’évidence, il faut bien avouer qu’il y a dans ce « Breakstorming » plus d’un morceau qui valent le détour. C’est le cas pour le très enjoué « Country break » (feat. Morgan Lanoë à la guitare) dans lequel les adorateurs du jeux vidéo Worms 3-D (ou les hallucinés ; c’est mon cas pour les deux !) retrouveront en filigrane une certaine ressemblance musicale.
De son côté, c’est une certaine réminiscence de la techno-transe des 90’s qui réapparaît sur l’excellent « Story of a man ». Et en ce qui concerne le titre « Early morning », c’est principalement au reggae que son electro et le tchacheur Taiwan MC rendent hommage. Pour sûr, il y a là zéro contrefaçon ! Les oreilles fines pourront même y percevoir une certaine note de Cypress Hill. Re-écoutez l’intro de l’album Black Sunday et imaginez le reste pour le moment…
On vient de voir le cas du reggae, du hip-hop, de la techno et de quelques orientations plus délirantes. Pourtant, il y a plus ! Question featuring, c’est précisément 7 titres de cet album qui en sont enrichis. C’est avec un esprit militant pour l’éclectisme sonore qu’il n’hésite pas à utiliser tout ce qu’il sait sur la musique : Il y a aussi de « l’electro ragga dance-hall », vous me dites ? Alors pourquoi ne pas mettre du saxophone ?
Je me prends soudainement à rêver d’un featuring avec le trompettiste Erik Truffaz. Un songe qui n’enlève rien à la prestation paisible de Thibault Pailler sur le mélancolique « Balcanica ». En clair, tous ces titres, ainsi que les autres « Test test DH », « Ludik asylum », « Highgrade » (remix d’un titre ragga-jungle de Terry T, créateur du mouvement ragga jungle anglais avec le collectif Congo Natty) ou « Forma T » sont tellement haut en niveau, les transitions y sont si intuitives, que la réalité terrestre côtoie une autre galaxie. Et c’est logiquement que ce « Breakstorming » ne peut être clos que par le morceau « Touch the stars » avec un dernier partenariat en la personne de Violène Boutet au violoncelle.
Fracassant ainsi avec brio les frontières musicales dans ce chapitre de douze actes, c’est en cent cas comme en un que l’on peut souhaiter à Sunka de décrocher la lune et la timbale qui va avec !

Tracklist
1- Faster
2- Wow
3- Story of a man
4- Highgrade
5- Balcanica
6- Forma T
7- Large amounts
8- Country break
9- Ludik asylum
10- Early morning
11- Test test DH
12- Touch the stars