No one is innocent - Gazoline Sorti le 27-03-2007 - chroniqué le 15-04-2007 par Sat.
Après la sortie de leur premier opus éponyme en 1994, voici venir les fragrances de « Gazoline », le quatrième album de No One Is Innocent, dont la sortie s’est faite fin mars 2007. Les 14 ans qui les séparent sont la marque des évolutions que le groupe a apporté à sa musique. Partant d’une fusion rock-jazzy puissante, passant par le technoïde mais non moins excellent « Utopia », ils en arrivent à un rock tendance électro dans la droite ligne de « Révolution.com », leur précédent opus.
Mais No One c’est aussi des textes et un engagement explicite, à l’instar de titres qui jonchent les productions antérieures, tels que « Où étions-nous », « Amère », « Chile », « La peau », ou bien le terrible « Ne reste-t-il que la guerre pour tuer le silence ?».
Allez on va faire le plein de gazoline…
« Liar » annonce la couleur d’entrée : on a des choses à se dire. Musicalement, ce titre fait le lien avec l’album « Révolution.com ». Suit le froissant « Gazoline », rock des sables avec sa cithare et ses violons, revisitant les fameux contes modernes des 1001 derricks. L’histoire d’un liquide poisseux qui fait pousser la jungle en plein désert.
On atteint le rythme de croisière avec le titre « Je ne crois pas », dans lequel ils se demandent, sur fond de guerre religieuse, s’ils ont encore foi en l’homme. Que Dieu les pardonne de ne pas y croire.
A y être, Dieu, il n’a qu’a s’occuper du cas de notre cher Président qui part en retraite : allez, « salut l’artiste ! » disent-ils. Pourtant, si l’on dit au revoir à un, il va bien falloir dire bonjour à un(e) autre. Avec le tripant « La peur », le choix n’est pas fait. S’il s’agit d’avancer pour untel ou celui-là le trouillo-mètre à zéro, ils nous rappellent que si la peur fait bouger, elle fait rarement avancer […] ça va être dur mais je sais déjà ceux qui n’auront pas ma voix…continuons l’écoute…
Bien m’en a pris, puisqu’à l’inverse de « où étions-nous ? » en 2002 et de sa réaction post-élection, ils décident de prendre le taureau par les cornes, et le démontrent avec l’exposition de « L’amour de la haine » du petit maître à penser, fondateur de l’"Unico Màs Puanto". Ils ont retenu la leçon et lance la promotion en pleine campagne électorale.
Et après s’être arrêté sur le cas du politique de l’Intérieur, passons à l’extérieur. Là où se rejoignent les histoires, au destin commun, de tous « les désespérés », de tous ces candidats à l’exil, placés à la file indienne face au réseau business, ou bien prêts à partir à l’assaut des barbelés au péril de leurs vies. Où regardons-nous ?
On pourrait même dire « où sommes-nous ? » car, même si l’enchaînement est contrasté, le petit clin d’œil romantique revient au titre doux-amer « Boomerang ». Ou comment perdre au petit jeu de l’affect en deux coups de "pelle"… Normal, il faut bien récupérer un peu de salive juste avant d’exposer une petite dédicace turbulente : hmm « Police-délice », voilà tout ce que je saigne. Enfin, c’est l’habilement ficelé « Laisse toi aller », et la complainte sublimée d’un Kmar en panne d’inspiration, qui clôture ce « Gazoline ».
Et oui ! C’est arrivé comme ça prêt de chez vous, sans vous en rendre compte, mais c’est bel et bien la panne sèche! Dommage ça a été une belle ballade, non ? Voilà on se quitte là… mais… qu’est-ce…? Oh ! du « Gazoline »! On refait le plein ?
Tracklist 1.Liar
2.Gazoline
3.Je ne crois pas
4.Salut l’artiste
5.La peur
6.Les mêmes idées, la même erreur
7.L’amour de la haine
8.Les désespérés
9.Exil
10.Boomerang
11.Police-délices
12.Laisse toi aller
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