Ils pourraient s’appeler les « Rage against the machine à laver » tellement les Fatals Picards sont devenus en 5 ans l’étendard du rock revendicatif par l’absurde! Les maîtres de la dénonciation, du texte acerbe, remettent le couvert pour un quatrième opus, avec comme à l’habitude, une critique tout en finesse de notre société.
Le style musical de « Pamplemousse mécanique » est plus calme que les précédents albums et ressemble à un « bal populaire très guinguette».A savoir : guitare acoustique, contrebasse et petits balais à la batterie, le tout donnant la part belle aux textes. Et c’est d’ailleurs bien pour cela que le groupe change sur quelques morceaux de style pour coller à chaque chanson : les voilà parti dans du reggae pour « djembé man », puis dans du pop-rock nouvelle scène française dans « Seul et célibataire ».C’est donc par l’hétéroclisme musical que cet album innove. Les Fatals Picards touchent à tout, mais toujours dans un style très déjanté.
L’attrait de ce nouvel album vient donc dans le choix particulièrement bien intuité des sujets auxquels ces trublions s’attaquent. Le parti pris politique est indéniable, mais le message passe toujours par la dérision, et on sent bien transparaître une réelle autocritique. Les Fatals nous dressent dans cet album un florilège de portraits made in France ridicules qui résonnent dans notre quotidien: un beauf raciste, un célibataire dépressif, ou encore un pseudo Pagnol très nationaliste. Mais là où le groupe excelle, c’est dans la caricature musicale et contestataire! Tout le monde en prend pour son grade : un vague Noir Déz qui chante la révoluçion dans « Commandante », un gothique très glam-rock version Indochine dans « Cure toujours », et mention spéciale pour une magnifique imitation de l’accent du midi « Monter le pantalon », un pamphlet sur les chanteurs trop peu engagés.
Fidèles à leur style, ce « Pamplemousse Mécanique » poursuit donc en chanson l’exploration de l’univers plein d’humour et de dérision.
Les Fatals Picards ont donc réussi par cet album à faire produire à une grande major américaine autre chose que une soupe sans goût. Et même si la spécialité picarde est de produire du navet, celui des Fatals est particulièrement épicé ! Alors vous aussi, lâchez-vous le temps de cet album, et militez pour l’inutile ! Votez pour les Fatals Picards à l’Eurovision. Vive les betteraves ! Anarchy in the potager ! « Picardia Independenza » !

Tracklist
1-Bernard Lavilliers
2-La sécurité de l’emploi
3-Mon père était tellement de gauche
4-Djembé man
5-Seul et célibataire
6-Au mariage de Kévin et de ma soeur
7-Les dictateurs
8-Moi je vis chez Amélie Poulain
9-Commandante
10-Monter le pantalon
11-Cure toujours
12-Je viens d’ici
13-Partenaire particulier
14–Française des jeux
15–Et puis merde, je vote à droite !
16-On se demandait (où sont les pistes introuvables ?)