Mypollux - Contraires Sorti le 23-10-2006 - chroniqué le 13-12-2006 par Muraï
Les meilleures découvertes sont souvent les plus fortuites ;
Celle avec Mypollux, époustouflante, s’est faite dans un recoin de France ; au détour d’un concert où ce quatuor avait emballé en un clin d’œil une salle qui n’était pourtant pas spécialement venue les acclamer.
C’est qu’à force de tourner, de tracer son sillon sur les routes, la petite bande nancéenne, formée il y a sept ans déjà, a bien finie par quadriller le territoire de son empreinte.
Après une démo, un premier album « Trouble Amarante » et un contrat avec une major, ce nouvel album ne pouvait pas se permettre de jouer la carte de la découverte. Du coup, l’attente faisant monter les espérances et les exigences, cet album aurait pu franchement décevoir, d’autant que Mypollux joue dans un registre néo-métal désormais très commercial où les bonnes références sont légions. Mais ce nouvel opus ne se fond pas dans la masse, bien aux « Contraires ».
A l’image de ce à quoi Mypollux nous a habitué sur scène, cet album impressionne par sa qualité. L’art-work du CD présente bien l’univers que s’est créé le groupe : Au premier abord, la pochette nous invite dans une ambiance douce et rassurante faite de poupées amarantes, tout de satin et velours ; pourtant à y regarder de plus prêt, l’ambiance chaleureuse de jupon maternel tourne aux flammes dès que la de beauté glacée ferme les yeux. Le groupe joue sur les faux semblants, et l’album nous invite au rêve éveillé !
C’est donc en somme que se révèle « Contraires ».
La voix sensible et versatile de la chanteuse Lussi nous berce pour mieux nous emmener vers un déferlement néo-métal. Le trio de musiciens, Yann (guitare), Florent (basse) et Toma (batterie), porte et entretien cette ambiance par une mélodie bien réglée propre au genre : des guitares lourdes et sourdes soutenues par un rythme de batterie précis et claquant. Se rajoute à cette base profusion de chœurs, riffs et harmoniques bien placés qui donnent à l’ensemble une belle cohérence. Une partition de néo-métal classique que Mypollux manie à merveille.
On se prend alors dans leur « Jeu », à savourer les attaques cinglantes de lead-guitar stridente et d’hurlements suraigus, les breaks qui tronçonnent en discours chaotique les rêves qui nous sont comptés. Les titres s’enchaînent, l’ambiance se fait toujours plus oppressante, la voix lugubre de Joe de Gojira sur« Coffre à souhaits » répond à la disparition non moins rassurante du chant sur « Contrego ». «Par défaut », comme l’ensemble des paroles textes, nous enferme un peu plus dans une douce folie. Les derniers morceaux de l’album, proche de l’agonie, concluent la lutte pour sortir de ce cauchemar, et le réveil dans « Mon lit à Baldaquins » ne ramène pas indemne à la réalité.
Cet album « Contraires » compose avec le sentiment nostalgique fait de duplicité qui, sous une couche de souvenirs d’enfance perdu, laisse un goût de sang dans la bouche. Tel est le Monde de Mypollux : Infantile, angoissé et complètement schizophrénique.
Tracklist 1. Ego
2. Chrysalide
3. Qui dort dîne
4. Jeu
5. Ubiquité
6. Paraffine
7. Coffre à souhaits
8. Lettre à ma bulle
9. Contrego
10. Par défaut
11. L’or et le coton
12. Notre nouveau monde
13. Mon lit à baldaquins
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