Red Hot Chili Peppers - Stadium Arcadium Sorti le 09-05-2006 - chroniqué le 23-05-2006 par Sat.
Le dernier opus des californiens de R.H.C.P. vient de sortir en mai 2006. Avant d’approfondir un peu plus le sujet, rendons un petit hommage au quatuor qui depuis plus de 20 années (1983) nous délivrent régulièrement "de la bonne came sous le saphir", ne déviant pas d’une once de ce qui les à fait connaître et reconnaître : les Red Hot se retrouvent au premier coup d’oreille, sans artifice, sans fioriture.
Il faut également préciser que ce « Stadium Arcadium » n’est pas qu’un simple album. Pour le prix d’un, on se retrouve avec l’équivalent d’un double, alors qu’au même moment d’autres préfèrent se la jouer double album hypnotique qui ne font qu’un, cédant aux lois du marché et de la rentabilité. Fière chandelle donc pour les épices rouges, et comme on dit de part chez moi : « ça, c’est fait !! »
Pour en revenir à ce « Stadium Arcadium », il se présente donc en deux temps et en 28 morceaux (rien que ça) : d’abord la version « Jupiter » inondée de bleu nuit, puis la version « Mars » enflammée de rouge cosmique.
Pour commencer, attaquons nous à Jupiter. « Dani California », qui est le premier morceau de cette face, est aussi le premier single extrait de ce double album. Il ne l’est pas par hasard. On voudrait que ça continue, seulement il faut admettre que ce Jupiter reflète assez bien le bleu de son illustration. Comme si vous étiez sur la plage, en été, de nuit, avec les reflets de la lune sur une mer presque paisible, en agréable compagnie… vous voyez le tableau ? Et bien vous êtes déjà en train de l’écouter. Ça passe tout seul, tout en étant assez varié et équilibré.
Ainsi, « Slow Cheetah » est le slow, comme son nom l’indique… presque. Dans le registre ballades vraiment réussies, il y a des titres comme « Snow », « Wet Sand » ou encore « Stadium Arcadium ». On a aussi des trompettes "Chiapas" sur « Hump de Bop ». Mais je tiens à rassurer tout le monde, il y a des compositions plus rock et plus percutantes comme le sont « Torture me », « C’mon Girl », ou le funky « Warlocks ». D’un autre côté « Strip my mind » ne devrait pas rester dans les annales.
En définitive, les quatorze titre de ce Jupiter me donnent l’impression qu’ils ont franchi un cap. Leur musique est plus sereine sans pour autant en être vidée de leur essence. Pour l’apprécier à sa juste valeur, il ne faut pas hésiter à grandir avec eux.
Maintenant, c’est le tour de la très écarlate Mars qui s’annonce. Elle commence par une ballade (« Desecration Smile »), et ne semble pas vouloir tout déballer d’un coup. En effet, il faut attendre un peu pour que la sauce pimentée commence à nous chatouiller les papilles gustatives avec finesse (« Tell me Baby »).
L’expérience leur permet de distiller leur énergie, pour un résultat très convainquant, en alternant des morceaux mélodiques (« She looks to me », « Hard to Concentrate »), un titre style berceuse susurrée au creux de l’oreille (« If »), et des compositions beaucoup plus enjouées (« 21th century », « Storm in a Teacup »). Petite précision, quand même, sur quelques titres de Mars : « So Much I » est l’une des grosses balles de cette partie rubiconde. Il y a tout : c’est énergique, rock, il y a la bonne basse, la mélodie, le tout couronné par un solo d’enfer retombant sur un cri dément ! Et ça enchaîne sec avec une autre tuerie pourpre : « Storm in a tea cup » qui doit absolument être vécu en concert. Ça le fait ! Ils l’ont toujours leur flamme…
En guise de synthèse, Jupiter et Mars se complètent sans jamais s’opposer. C’est un album estampillé d’un style confirmé, capable de toucher encore une fois la cible, bien que dans l’absolu, je ne pense pas que cela soit leur(s) meilleure(s) galette(s). Toutefois j’aimerais inviter certains fans perplexes à méditer ces quelques remarques.
Bien sûr il y a des titres qui sont peut être clôts "à la va vite" ou peu transcendants à l’écoute. Cependant, est-il possible d’avoir 28 tubes sur 28 morceaux ? C’était un risque à prendre de leur part que de les mettre tous, et je pense qu’ils l’assument sans complexe. Le fruit de l’expérience.
Et à juste titre on pourrait trouver cet album ordinaire, pas du niveau de ce que les Red Hot Chili Peppers ont pu proposer en terme de fusion funk-rock, surtout à la fin des 80’s, début 90’s). Mais ces messieurs, qui n’ont plu la même fougue qu’à 20 ou 30 ans, arrivent néanmoins à proposer quelque chose de très cohérent au regard de leur discographie, et que ballade ou chanson pop-rock ne sont pas nécessairement synonymes de soupe audio, en tout cas pas avec eux. D’autant plus qu’il n’y a pas que ça, croyez moi.
C’est un album, certes pas parfait, mais équilibré, serein, abouti, à écouter encore et encore pour vraiment en percevoir toutes les saveurs peppers.
Tracklist JUPITER MARS
1-Dani California 1- Desecration Smile
2-Snow (Hey Oh) 2- Tell Me Baby
3-Charlie 3- Hard To Concentrate
4-Stadium Arcadium 4- 21th Century
5-Hump de Bump 5- She Looks To Me
6-She’s Only 18 6- Readymade
7-Slow Cheetah 7- If
8-Torture Me 8- Made You Feel Better
9-Strip My Mind 9- Animal Bar
10-Especially In Michigan 10- So Much I
11-Warlocks 11- Storm In A Teacup
12-C’mon Girl 12- We Believe
13-Wet Sand 13- Turn It again
14-Hey 14- Death of a Martian
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