Nostromo - Argue Sorti en 00-1998 - chroniqué le 21-02-2006 par Marcassin
Nostromo, groupe de métal suisse, a raccroché l’an dernier. Ce groupe de grind assez brutal s’était fait connaître avec « Hysteron Proteron », un album acoustique (2004) suite à un vol de matos dans le camion sur la tournée de « Ecce lex » (2002). C’est encore en arrière que je veux vous amener avec « Argue », le premier réel album du groupe sorti en 1998. J’avais découvert ce skeud il y a quelques années lors d’un de mes innombrables fouinages dans les bacs, intrigué par cette étiquette Overcome collée à l’emballage, gage de disque extrême de bonne qualité. Je me rappelle aussi de l’instant où j’avais posé le casque de la borne écoute sur mes oreilles, m’envoyant une puissante décharge sonore. Au bout de 30 secondes, j’étais déjà en train de me dandiner avec fougue dans les travées du disquaire sous les regards hilares des autres clients et beaucoup moins hilare du vigile des lieux…
Tout d’abord, ce qui marque c’est bien sûr le jeu de batterie titanesque, avec des titres qui s’enchaînent sur des rythmiques infernales, avec très peu de moments de calme, seulement parfois quelques arpèges de guitare ou notes de basse qui se retrouvent esseulés au milieu d’un morceau, un peu comme une éclaircie au milieu d’une clairière. En tout cas ce n’est pas loin d’être un des trucs les plus rapides que j’ai jamais entendu ! Et oui çà pillonne sévère, et il vaut mieux être habitué au son de la double pédale lancée à fond et au tambourinage de caisse claire pour pouvoir ingurgiter cet album très puissant. La deuxième chose remarquable sur cette galette, c’est le boulot effectué à la guitare rythmique, qui se démène pour suivre les martèlements et qui arrive à trouver des riffs excellents et vraiment percutants, relayée par un jeu de basse quasi identique pour accentuer la lourdeur et le caractère pesant de la musique de Nostromo.
Le chant est par contre plus difficile à avaler pour moi avec ce style enroué / aboyé si cher au hardcore, non sans rappeler Earth Crisis par exemple, ou alors Gary Meskil (le chanteur chauve de Pro-Pain) par endroits.
En tout cas, « Argue » n’en reste pas moins un disque efficace, bien cinglant, qui claque comme un coup de fouet sur tes fesses. Un disque de musique extrême tranchant comme un rasoir, et au bout du compte, captivant. Un seul regret, ne pas avoir vu ce groupe live, car sur scène la performance scénique devait être hallucinante.
Tracklist 1/Delight
2/Jagged
3/Lost Inside
4/Relent
5/Selfish Blues
6/Next Step
7/The Third
8/Innate
9/Xenomorphic
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