Cannibal Corpse - A Skeletal Domain Sorti le 15-09-2014 - chroniqué le 30-10-2014 par Olga
 Je me souviendrai toujours de ma première rencontre avec Cannibal Corpse il y a de looongues années de ça au début des 90's : je feuilletais tranquillement un Hard Rock Magazine paisiblement installé sur mon fauteuil tout pourri de ma chambre de pré-adolescent en écoutant un morceau que je croyais complètement extrême ("Painkiller" de Judas Priest...), quand tout à coup je tombe sur un encart publicitaire avec la pochette (censurée) de "Butchered At Birth". Mon sang n'a fait qu'un tour... Oh Putain ! Qu'est-ce que c'est que ça ?!
Le lendemain matin, je suis vite allé au lycée voir mon pote hardos aux chevaux longs et gras pour lui demander de me prêter la cassette dudit album de ces Cannibal Corpse... et là, j'ai pris une sacrée torgnole ! Il y avait donc une fange de metal encore plus extrême que Judas Priest et Mötley Crüe...?! Sans le savoir j'étais passé du côté obscur de la force...
Depuis les choses ont bien changé : j'ai découvert que Poison était un groupe de mecs, que Kiss portaient du maquillage, que Rob Halford n'était pas aussi viril qu'il le laissait penser, que les cheveux de Patrick Rondat étaient réels et que le père noël n'existait pas... J'étais devenu un adulte, quoi.
Et je dois avouer que l'âge de raison m'a un peu éloigné de Cannibal Corpse et de sa musique "de casseurs de barriques" comme disait ma mère. Mais bon, chassez le naturiste et il revient au bungalow, voilà que je me suis mis dans les esgourdes le dernier album de George Fisher et compagnie, "A Skeletal Domain" sorti chez Metal Blade.
Dès les premières mesures de "High Velocity Impact Spatter", on n'est pas surpris : on a bien affaire à du Cannibal Corpse pur jus (de couilles poilues) et à son gros brutal death violent et groovy. Il n'y a pas à dire, ça fait une paire (de couilles ?) d'années que les amerloques nous sortent derechef la même recette, mais ça marche toujours aussi bien... Il y a un truc qui fait que le son de Cannibal Corpse ne se démode jamais alors même que la formation ne l'a jamais vraiment remodelé. C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures, comme on dit...
Inutile de vous dire que "A Skeletal Domain" ne va pas changer d'un iota la donne : ça avoine sec ("Icepick Lobotomy", "Headlong Into Carnage"...) avec un groove imparable ("Kill Or Become").
Bref, ceux qui – comme moi – avait laissé la discographie de Cannibal Corpse en chemin pourront facilement se rattraper avec ce nouvel effort : rien n'a changé, c'est toujours aussi bon !
Evidemment, on ne peut pas dire que "A Skeletal Domain" soit un disque qui détache vraiment des autres dans la carrière du groupe tant il reste assez convenu dans ses approches artistiques, enfermé qu'il est dans ses propres oripeaux ("Bloodstained Cement")...
Mais qu'importe ! Cannibal Corpse n'a jamais enfilé des perles et n'a jamais eu vocation à expérimenter des sons nouveaux. Non, George Fisher et ses copains sont là pour nous faire saigner les oreilles en nous balançant à la gueule un brutal death puissant et maîtrisé à la façon d'un glaviot dégueulasse ("Funeral Cremation", "Asphyxiate to Resuscitate"), notamment grâce aux riffs costauds de la paire Pat O'Brien / Rob Barrett (écoutez donc " The Murderer's Pact").
Derrière, la section rythmique tourne à plein régime et si le tabasseur de fûts Paul Mazurkiewicz taquine bien sa double pédale comme un bourrin, le bassiste Alex Webster lui, délivre des lignes de basse bien senties qui donnent pas mal de profondeur à l'ensemble ("Sadistic Embodiment").
De son côté, l'ami George Fisher beugle comme un damné et saupoudre avec classe la musique de Cannibal Corpse avec ses growls d'un autre monde. L'homme au cou de taureau a encore de sacrés beaux restes...
Mis en boîte par le terrible Mark Lewis, "A Skeletal Domain" possède un son à en faire des descentes d'organes ! Loin de se perdre dans un revival old school, la production reste très actuelle et apporte beaucoup d'impact au compositions déjà bien virulentes (comme si Cannibal Corpse avait besoin de plus d'impact...).
Vlan ! "A Skeletal Domain" démontre encore une fois que les ricains de Cannibal Corpse sont bien au-dessus du lot avec leur brutal death technique et crade. Malgré les années, le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule et nous propose ici un album qui ne sort pas des sentiers déjà (ra)battus, mais qui s'avère être tout bonnement excellent !
Tiens, je vais me réécouter un p'tit "Butchered At Birth" et puis un bon Mötley Crüe, moi...ça me rappellera mes vertes années !
Tracklist 1.High Velocity Impact Spatter
2.Sadistic Embodiment
3.Kill Or Become
4.A Skeletal Domain
5.Headlong Into Carnage
6.The Murderer's Pact
7.Funeral Cremation
8.Icepick Lobotomy
9.Vector Of Cruelty
10.Bloodstained Cement
11.Asphyxiate To Resuscitate
12.Hollowed Bodies
Plus d'infos sur: cannibalcorpse.net
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